Après l'épisode épouvantable du parc...

Haochima poussa un soupir, comme si il était désespéré par les paroles de sa collègue. La chaleur qui émanait de son corps était toujours présente et s'amplifiait même tandis que son visage paraissait s'illuminer. Son œil vert se mit à étinceler doucement tandis que le bleu disparaissait presque. Comme si quelque chose d'étrange se produisait.

- J'ai confiance en vous pour mettre vos sentiments de côté et vous tenir plus ou moins tranquille... Et par sentiments j'entends bien sûr: haine. Vous ne m'aimez pas soit et je n'aimais pas mon prédécesseur non plus. Mais même si je l'affrontais cela restait dans le respect et les règles de l'art. Je peux bien faire confiance à un vampire pour ça. J'ai beau avoir votre race en horreur je reconnais votre sens général de l'honneur.

Il semblait calme et ses paroles presque douces. Etait-ce bien Haochima là? Le grand directeur restait pourtant bien droit et digne. Il restait lui même mais... était quelqu'un de plus à la fois... C'est presque impossible d'expliquer cette situation. Comme si la douceur et l'estime avait fait leur place dans la froideur et le sadisme.

- Personne n'est parfait...murmura-t-il.

Cela laissait entendre une suite. Comme si enfin il avait appris à cesser de mépriser les humains pour leur faiblesse... De se mépriser lui-même peut-être...

- P... Personne n'est... Parfait? S'interrogea Anko à haute voix. La perfection n'appartient qu'à dieu... Tout comme nous lui appartenons... Continua Anko.

Ses yeux avaient pris une tout autre couleur, ils étaient devenus bleus, sombres... C'était comme si son âme l'avait quittée... Et pourtant, elle tenait toujours debout, et elle semblait toujours respirer, on pouvait même entendre le bruit faible de l'air qui s'échappait de sa bouche à travers le calme qui flânait dans la pièce, et parfois, il y avait un petit cercle de buée qui se formait dans le coin de fenêtre qui se trouvait en face de la bouche de la jeune femme. Cette dernière ferma les yeux.

- C'est bien gentil de me faire confiance, et ne croyez pas que je ne pus me maitriser... Vous auriez dû le remarquer, d'ailleurs... Je suis bien calme... Dit Anko, en semblant avoir oublié son débat.

Elle rouvrit les yeux.

- Je ne ferai pas de mal aux élèves... Je ferai de mon mieux. Ajouta la jeune femme.

Elle devint pâle, ce qui expliqua bien vite pourquoi son ton était si paisible, et sa peau si froide, et pourquoi ses yeux semblaient ne plus être, et son corps paralysé; Elle tomba à terre, Haochima la rattrapa.

- Je suis malade, victime de cette malédiction... Et je n'ai pas longtemps à vivre... S'efforça de dire la prof malgré son souffle qui se faisait très irrégulier.

Ses yeux se fermèrent, son visage inspirait le calme et la tranquillité, elle ne bougeait plus. Elle n'était pas morte, certes, mais elle semblait être entrée dans ce long sommeil qu'on appelait le coma.

Haochima attrapa Anko par la taille et l'amena vers un des lits blancs de l'infirmerie. Il l'y allongea puis soupira. Il ne souhaitait pas la mort de la jeune femme mais tout puissant qu'il était, il ne pouvait rien faire. Il jeta un regard au visage extrêmement pâle de sa collègue puis murmura:

- J'avais raison... Tous les chemins mènent au même point... Et l'espoir ne vous a pas sauvé...

Il se détourna alors et commença à marcher vers la sortie lorsqu'une voix s'éleva dans son dos:

- Tu as presque raison Haochima... Tu es une des seules exceptions...

Le directeur se tourna vivement et vit, près du lit de Anko une femme sans âge, ni vraiment belle ni affreuse qui l'observait avec un petit sourire.

- Qui êtes-vous?demanda-t-il en fronçant les sourcils.

La femme contourna le lit et s'approcha de lui.

- Tu me connais pourtant bien... Tu m'as rencontrée à de nombreuses reprises...

Haochima s'étonna puis chercha dans sa mémoire. L'effroi se peint alors sur son visage.

- Vous ne pouvez pas être... LA MORT?

La femme hocha vivement la tête.

- Je suis venue de nombreuses fois pour te prendre... Mais je suis toujours repartie avec quelqu'u[n d'autre... Car je ne peux rien te faire... Tu es presque un de mes frères... Tu es un immortel...

Le directeur ouvrit de grands yeux et la femme éclata de rire. Pourtant elle retrouva vivement son sérieux et son regard se tourna vers Anko.

- C'est elle qui doit mourir aujourd'hui... Mais je peux faire une exception pour toi Haochima car je sens que tu tiens à elle... Mais cela voudrait dire qu'elle sera victime d'une nouvelle malédiction...

Haochima secoua la tête.

- Je ne peux pas choisir pour elle...

Il se détourna.

- Tu as sans doute raison...

Elle commença à approcher son visage de celui de Anko et Haochima, percevant son mouvement et pensant qu'elle avait décider de lui donner finalement le repos éternel, se retourna violemment. LA MORT lui adressa un vif clin d'oeil complice puis souffla doucement sur le visage de la jeune femme. Celle-ci se mit à cligner des yeux et émergea doucement de l'inconscience.

- Voilà...murmura LA MORT.

Haochima hocha la tête puis s'approcha d'Anko et lui dit doucement:

- LA MORT vous propose un marché... Elle vous laisse la vie mais en échange une nouvelle malédiction... C'est à vous de choisir...

Le sommeil d'Anko avait été interrompu par cette personne étrange, Haochima était devant la jeune prof.

- LA MORT vous propose un marché... Elle vous laisse la vie mais en échange une nouvelle malédiction... C'est à vous de choisir...

Anko ne comprenait pas grand chose aux paroles étranges que Haochima lui avait adressée, elle le regarda, confuse.

- L-La quoi? Demanda-t-elle.

- Répondez à ma question, voulez-vous vivre en échange d'une malédiction ou mourir?

Anko regarda Haochima, puis détourna ses yeux.

- Quel genre de malédiction...? Demanda la jeune femme.

Elle n'avait pas vraiment de raisons de s'attacher à la vie, toutes les personnes qu'elle aimait tant avaient disparues, elle attendait néanmoins la réponse de Haochima, et peut-être même son avis...

Haochima se tourna vers La Mort et l'interrogea du regard. Celle-ci s'avança puis dit d'une voix égale, sans émotion:

- Vous ne pourrez plus jamais toucher personne... Vous donnerez la mort rien qu'avec un effleurement... Cela ne pose pas de réels problème si vous n'avez personne à toucher mais si vous souhaitez avoir une relation avec quelqu'un... C'est assez embêtant..

Haochima regarda Anko, attendant sa décision. Elle semblait indécise. Il murmura:

- Faites ce que vous voulez... Tous les chemins mènent visiblement à la mort pas vrai? La vie ou l'amour? Je ne peux pas vous aider... Je n'ai jamais éprouvé l'amour... Du moins... Pas que je sache...

Il fixa intensément la jeune femme. Non il ne souhaitait pas sa mort. Mais à quoi bon de toute façon...

- Je serais la seule personne que vous pourrez toucher...ajouta-t-il doucement.

- Vous ne pourrez plus jamais toucher personne... Vous donnerez la mort rien qu'avec un effleurement... Cela ne pose pas de réels problème si vous n'avez personne à toucher mais si vous souhaitez avoir une relation avec quelqu'un... C'est assez embêtant..

Jusque là, la décision d'Anko était claire et nette, elle voulait mourir, c'est vrai, puisque son heure était arrivée, à quoi bon la retarder?

- Faites ce que vous voulez... Tous les chemins mènent visiblement à la mort pas vrai? La vie ou l'amour? Je ne peux pas vous aider... Je n'ai jamais éprouvé l'amour... Du moins... Pas que je sache...

En entendant cela, Les idées d'Anko s'embrouillèrent... Elle sentit qu'il avait, peut-être, besoin d'elle, et qu'elle avait besoin de lui...

- Je serais la seule personne que vous pourrez toucher...

à ces mots, les idées d'Anko se clarifièrent et elle reprit une décision.

- Une dernière question, à quoi ça sert de retarder une mort... Vous dîtes ça à tout le monde, ou bien vous avez fait une exception? Si vous avez fait une exception, pourquoi? Demanda Anko, légèrement embrouillée.

La Mort sourit, un sourire presque doux.

- Je fais bien une exception... Je ne veux pas m'avancer mais je pense que je dois vous laisser en vie... Pour Haochima... Je le connais depuis qu'il est tout petit et comme vous le savez sans doute il n'a jamais connu l'amour... C'est sans doute la seule fois de sa longue vie d'immortel qu'il pourra y goûter...

Haochima ne répondit rien mais leva les yeux au ciel. C'était sans doute vrai mais il était tout de même très fier et ne pouvait se l'avouer.

- Alors que choisissez-vous?

Anko réfléchissait, elle n'était peut-être pas vraiment prête à avoir une nouvelle relation, même si c'était avec quelqu'un qu'elle aimait bien taquiner.
Elle regarda Haochima un moment, lui qui avait toujours ses yeux qui regardaient le plafond (bah oui, on est dans une infirmerie u_u).

- Très bien, je veux bien rester en vie. Décida la prof.

Elle pensait à tout ce qu'elle ne pourra pas faire, ce qu'elle râterait, toutes ces vies qu'elle mettrait en danger, elle trouvait sa décision quelque peu égoïste, et elle comptait sur Haochima pour la faire changer d'avis.

La Mort hocha la tête et l'instant d'après disparaissait dans un petit nuage de poussière. Haochima resta un long moment le regard fixé sur le lieu où se tenait la femme quelques instants plus tôt. Finalement il se leva et dit, sans même regarder Anko:

- Vous devez vous reposer maintenant... je vais vous laisser...

Il avait prononcer ses mots d'une voix encore plus glaciale que d'habitude. Pourtant lorsqu'il se retourna vers elle, on pouvait sentir quelque chose comme... de la gêne? de l'incompréhension? Finalement il fit un mouvement hésitant puis se pencha t déposa ses douces lèvres sur celles de Anko. Il se releva doucement puis la regarda d'un air énigmatique avant de quitter l'infirmerie de sa démarche si particulière, laissant sa collègue seule...

Anko fut, pendant un moment, choquée, mais cela passa vite, surtout quand Haochima quitta la pièce.
Elle s'assit sur le lit, et mit ses doigts sur ses lèvres,puis ferma les yeux.
Elle sourit.

Reviens par ici! Ne te sauve pas, voyons!

La prof adressait ce message, qui avait été prononcé d'une voix coquine, à Haochima, elle semblait avoir réussit à communiquer avec lui par télépathie.

Je t'attends! Continua la prof.

Haochima marchait à grands pas dans les couloirs, regagnant son appartement dans le quartier du directeur. Son visage ne trahissait rien et il semblait que même son esprit se soit arrêter en cet instant. Pourtant au moment où il posait la main sur la poignée de chez lui, une voix retentit dans son esprit. Il resta un moment immobile puis, lentement, lâcha la porte. Il ferma les yeux mais la voix continua. Il poussa un soupir d'agacement et ouvrit violemment la porte. La voix continuait mais il ferma hermétiquement son esprit et s'assit sur son lit. Il soupira, s'allongea et laissa le sommeil le gagner. Du moins si on peut appeler cela un sommeil...

Anko resta longtemps à attendre Haochima, en regardant la porte, mais personne ne vint.
Au bout d'un moment, elle baissa la tête...

- J'dois encore m'entrainer, il a pas dû m'entendre... Se dit Anko en essayant de se redonner espoir.

Elle s'allongea, se couvrit du drap blanc et ferma ses yeux, dans l'espoir de réussir à dormir.